Bien au-delà de la pratique religieuse, les cloches ont toujours structuré le rythme social du village. Chaque sonnerie portait une signification :
- L’appel à la messe, repère quotidien en des temps sans montre ni radio ;
- L’angélus, marquant le travail dans les champs – on arrêtait la houe pour une prière ;
- Le glas, porteur de la douleur collective lors d’un décès.
L’interdiction de sonner les cloches pendant l’Occupation allemande, dès 1942, a laissé un souvenir très fort dans la population âgée de Castelnaud : « Quand les cloches ont cessé, c’était comme si le village n’avait plus d’âme… », confie une ancienne habitante (témoignage recueilli lors des Journées du Patrimoine 2023).
Certains jours d’été, il arrive qu’un visiteur monte par la Tour du clocher, guidé parfois par les bénévoles du patrimoine local, pour découvrir l’histoire de ces carillons. On y découvre aussi les habitudes ancestrales : lors de sécheresses, on sonnait la cloche pour implorer la pluie, coutume attestée dans le livre « Les Rites paysans du Périgord » de J.-B. Lemoine (p. 211).