Les restaurations qui ont façonné Castelnaud-La-Chapelle à travers les siècles

2 juin 2025

Le château de Castelnaud : un emblème ressuscité

Impossible de commencer sans évoquer le château de Castelnaud, monument phare de notre village. Cette imposante forteresse médiévale, classée Monument Historique en 1966, a connu des heures sombres avant d’être restaurée et transformée en musée vivant de la guerre au Moyen Âge. C’est un travail titanesque signé par des passionnés d’histoire et des architectes du patrimoine.

Un passé d’abandon

Construit au XIIe siècle, le château fut le théâtre de nombreuses batailles au cours de la guerre de Cent Ans. Mais à la Révolution française, il fut laissé à l’abandon, se délabrant progressivement sous l’effet du temps et des intempéries. Au début du XXe siècle, il n’était plus qu’une ruine utilisée comme carrière de pierre par les habitants.

Les grands travaux de 1966

C’est Paul Abadie, architecte des Monuments Historiques, qui a entamé les premières études du site. Mais il faut attendre les années 1960 pour que les travaux concrets débutent sous l’égide d’une famille passionnée par le patrimoine : la famille Rossillon. Ces restaurateurs privés ont patiemment redonner vie à ce château. Les murs effondrés ont été reconstruits selon les méthodes médiévales, et les systèmes défensifs ont été en partie restaurés pour restituer l’aspect initial de la forteresse.

  • Le pont-levis a été reconstitué en s’appuyant sur des archives anciennes.
  • Des tours ont été consolidées pour éviter leur effondrement.
  • Des pierres locales ont été utilisées pour respecter l’authenticité.

En 1985, une nouvelle vocation est donnée au site : il devient un musée dédié à l’art de la guerre médiévale. Aujourd’hui, plus de 200 000 visiteurs par an découvrent cette prouesse de rénovation.

L'église Saint-Michel : sauvegarde d’un édifice religieux

Autre témoignage du patrimoine de Castelnaud : l’église Saint-Michel. Située à deux pas de la mairie, cette petite église romane est souvent éclipsée par le château, mais elle recèle pourtant un charme discret et une histoire fascinante.

Une restauration en plusieurs phases

La structure montre les traces d’au moins quatre périodes de construction, du XIIe au XVIIe siècle. Parmi ses particularités, on note ses fresques, partiellement effacées, ainsi que son clocher-mur typique du sud-ouest de la France. Dans les années 1970, des travaux commencent pour stabiliser la toiture, très abîmée. Plus récemment, entre 2014 et 2017, un chantier d’envergure a redonné tout son éclat à l’église :

  • Réfection complète de la toiture, avec des tuiles plates typiques de la Dordogne.
  • Consolidation des murs de la nef.
  • Travail méticuleux de restauration des fresques restantes.

Un signe de résilience

Ces travaux ont permis non seulement de conserver l’édifice, mais aussi d’attirer davantage de curieux et de passionnés. Plusieurs concerts et événements culturels y ont lieu chaque année, contribuant ainsi à faire vivre ce patrimoine religieux.

Le patrimoine vernaculaire : cabanes et moulins sauvés

Si Castelnaud est connu pour son château, il ne faut pas oublier son patrimoine rural, tout aussi important. Les cabanes de pierres sèches, appelées « bories », ainsi que les nombreux moulins à eau et à vent qui jalonnent la vallée, sont des trésors souvent oubliés mais patiemment restaurés au fil du temps.

Les bories de Castelnaud : témoins d’une économie rurale

Ces cabanes servaient, entre autres, d’abris pour les bergers ou de greniers occasionnels. Au XXe siècle, beaucoup ont été laissées à l’abandon. Heureusement, depuis une vingtaine d’années, des associations locales se sont mobilisées pour les reconstruire à l’identique. Ces travaux titanesques se font entièrement à la main, sans mortier, en suivant les méthodes anciennes.

Visiter ces bories, parfois accessibles depuis les sentiers de randonnée, c’est plonger dans un pan souvent méconnu de l’histoire paysanne du Périgord.

Les moulins de la vallée

D’autre part, plusieurs moulins historiques, comme celui de la Tourne, ont été restaurés pour maintenir l’héritage des métiers artisanaux. Le moulin de la Roque-Gageac voisin fournit encore de la farine traditionnelle, et plusieurs festivités s’y tiennent chaque année pour sensibiliser le public à ce patrimoine précieux.

Les acteurs des restaurations : entre passion et expertise

Les restaurations à Castelnaud n’auraient jamais vu le jour sans la synergie entre plusieurs acteurs. Tout d’abord, les fonctions publiques comme la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) ont offert un soutien précieux pour les bâtiments classés. Mais le rôle du privé est tout aussi notable :

  • La mobilisation des chasseurs de patrimoine, comme la famille Rossillon pour le château.
  • Les associations locales, souvent composées de bénévoles passionnés.
  • Le financement participatif : plusieurs campagnes ont récemment permis de récolter des fonds pour des projets spécifiques.

Chaque intervention nécessite un savoir-faire technique spécifique, car il s’agit de conjuguer conservation et adaptation aux usages modernes, sans trahir l’histoire de ces lieux.

Pour les générations futures

Que serait Castelnaud-La-Chapelle sans ces restaurations ? Ces chantiers sont le témoin d’un lien fort entre les locaux, les passionnés et leur patrimoine. Chaque pierre taillée, chaque fresque restaurée raconte une histoire de résilience et de transmission, pour que ces trésors continuent de fasciner les générations à venir. Que vous soyez simple visiteur ou habitant de longue date, prenez le temps de découvrir ces bijoux à travers leurs rénovations. Derrière chaque mur se cachent des récits du passé… et un travail acharné pour les préserver.

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